Resumen:
Une approche fréquente de la question du libre arbitre dans la philosophie contemporaine est constituée des deux idées suivantes : (i) le libre arbitre tel que nous l¿expérimentons est une illusion, et (ii) si nous devons faire place à une forme de liberté humaine dans un cadre naturaliste, ce ne peut être qu¿une liberté compatible avec la nécessité. D¿un point de vue historique, Spinoza est le premier philosophe qui ait défendu cette double approche du problème. Dans les débats contemporains, elle est représentée par un certain nombre de philosophes analytiques « compatibilistes », qui considèrent que les données des sciences ¿ en particulier des neurosciences ¿ en faveur d¿une forme de déterminisme nous obligent à abandonner la conception « incompatibiliste » (ou « libertarienne ») du libre arbitre. L¿article présent a pour but de resituer les récentes données déterministes des neurosciences dans le contexte du débat analytique entre compatibilistes et incompatibilistes. Ceci permettra de montrer comment et pourquoi certains auteurs (y compris l¿auteur de cet article) estiment que ces donnés scientifiques n¿ont pas totalement et définitivement réfuté la possibilité d¿une conception libertarienne et la fiabilité de notre expérience commune.